Voilà l’état dans lequel on est quand on quitte le futur étoilé de Maumusson. On a de la joie et de la connerie sur soi. C'est qu’on vient de vivre un « orgasme culinaire ». Je t’arrête tout de suite, rien de sexuel, Yvette n’est pas une fille facile. Même si elle était venue ce jour-là avec tout son club. Essayons de décrypter ce nouveau point G qu’on vient de se découvrir.

Était-ce le tartare de veau, chantilly d’huître et dentelle d’eau de mer ? Était-ce le bœuf en bao, parfaite alliance entre le bœuf bourguignon et les moelleuses brioches vapeur vietnamiennes ? Était-ce le Napoléon, ce fromage de brebis, qui se marie si bien avec la betterave croquante ? Était-ce les grands vins de Maumusson ? L’état de béatitude et d’extase dans lequel on se trouve brouille les souvenirs.
Heureusement, après une nuit voluptueuse dans la chambre jaune de l’hôtel 4 étoiles qu’est désormais cet ancien château viticole de Maumusson, on retrouve nos hôtes Héloïse et Emmanuel pour débriefer. Il s’agissait bien des viandes du Meilleur Ouvrier de France Hervé Sancho (Bagnères-de-Bigorre) et du fromage de son copain MOF Dominique Bouchait (Montréjeau). Mais pour le reste, le mérite revient au talent de leur chef Guillaume Velly. Si, comme disait Brel, « le talent, ça n’existe pas. Le talent, c’est d’avoir envie de faire quelque chose », Guillaume est bourré d’envie, tellement qu’il peut travailler des jours et des jours sur une création culinaire.
« Luxe, calme et volupté » sont les mots d’ordre des lieux, mais une oasis de désordre circule au château : l’art coule dans ses veines. Héloïse et Emmanuelle sont des galeristes dans l’âme. Quel que soit le lieu qu’ils investissent, ils ne peuvent pas s’empêcher d’y accrocher leurs coups de cœur.