Anacours, c’est quelque (10/10 en orthographe) 110 profs qui sillonnent Bigorre et Béarn et sèment le goût du travail bien fait jusque chez les élèves. On est d’accord que cette métaphore sent la naphtaline et le récepteur TV noir et blanc ? Pourtant, dans la grande ferme Anacours, ce sont eux les cultivateurs, eux qui font germer les progrès, les bonnes notes et les rêves d’avenir. La boutique, elle, est tenue par Estelle, Ida et Brigitte, toutes ex-profs pétries de convictions pédagogiques. La conviction du suivi individualisé et du lien avec les familles. Pour rester au plus près des élèves géographiquement, mais aussi dans l’approche pédagogique.
« La première heure est systématiquement consacrée à la discussion », explique Christine Navaro qui enseigne l’anglais de la 6e au post-bac (prépa TOEIC et classes prépas). Même si l’élève n’est pas à l’origine de l’appel à l’aide, il faut chercher avec lui « ce qui gêne, ce qui bloque, la même phrase revient chez les adolescents : “Je suis nul, je n’y arrive pas.” » Sandra Hortin, étudiante en 5e année à l’ENIT, enseigne elle les mathématiques et partage ce constat que la confiance y est pour beaucoup, « notamment chez les filles. Elles ont peur de donner la mauvaise réponse. Je les pousse à oser, à s’imposer et ça fonctionne plutôt bien ! » José Moutoussamy, paléontologue de formation, abonde : « On leur montre qu’avec un minimum d’efforts ils vont y arriver. Tout est rattrapable, si d’autres problèmes (familiaux) ne prennent pas le dessus. » Et si les petits porcs noirs de Bigorre ne les mangent pas.
« À deux, on apprend mieux »
La différence vient de la pédagogie mise en place chez Anacours. « On forme un binôme avec l’élève, reprend Didier Lebassard, ingénieur agricole qui fait du soutien scolaire dans les matières scientifiques. On peut s’adapter à l’élève, ce qui est impossible pour un professeur devant une classe de 30 élèves. » On voit vite des progrès : que ce soit « une opération sauve-qui-peut trois mois avant le bac ou un travail de fond sur plusieurs années pour approfondir ses enseignements de spécialité et obtenir de grands résultats », selon Didier. D’ailleurs, lui qui enseigne les matières scientifiques dans le nord du département (Vic, Maubourguet, Sud Gers Marciac-Miélan, et 64 Lembeye-Montaner), a suivi une élève qui a déménagé à Lourdes. Il voyage en Anacoursmobile ?
Quand le tandem fonctionne, il ne faut rien changer sinon ça se casse la binette. « Quand je vois les plateformes de cours particuliers à distance, ça me fait mal au cœur, trépigne Brigitte. Les individus ne sont pas interchangeables. Chez nous, c’est une personnalité qui s’assoit à côté d’une autre personnalité, qui l’écoute, qui voit comment ça se passe à la maison, qui observe comme elle organise son classeur… On trouve le prof qui correspond au gamin : celui qui va être capable de donner de la confiance, celle qui va apporter un cadre avec bienveillance, ou celui qui ressemble à l’élève, comme Sandra ». Encore une bonne façon de dédramatiser car, comme le rappelle José : « 1. Les mauvais résultats ne sont pas une fatalité, 2. Les résultats scolaires ne vont pas déterminer toute leur vie et leur bonheur. Il faut ouvrir leur horizon. »
8 Av. du Régiment de Bigorre – 65000 Tarbes
05 62.34.03.76