Défendre, pérenniser et transmettre son patrimoine culturel n’est pas une mince affaire. C’est pourtant ce que réalisent l’association Parlem et ses membres depuis 32 ans. Leur cheval de bataille ? Promouvoir l’occitan via des interventions dans les écoles et des cours pour adultes. Mais les temps sont durs et la structure a bien failli ne pas passer l’année. Elle est pourtant encore là et on peut tous l’aider à y rester.
En février 1993, un groupe de passionnés de la langue occitane crée l’association Parlem pour la faire perdurer et la transmettre via des cours pour adultes. Puis en 2000, le Conseil départemental missionne l’asso pour initier les enfants dans les écoles du 65 et même jusque dans le Gers. Ça fait 25 ans que ça dure, mais dans la vie rien n’est acquis : « La situation économique est tendue, confirme Christophe Dubertrand, chargé de développement de l’asso. Les subventions stagnent ou baissent, les charges augmentent. Cette année, nos réserves ont fini par s’épuiser ». À tel point que Parlem a bien failli mettre la clé sous la porte avec une fin d’activité prévue pour juin et 7 salariés sur le carreau. « Exceptionnellement, cette année, la Région nous a accordé une subvention d’aide à la culture occitane. On repart donc pour une année de plus mais il va falloir trouver des solutions ». L’asso organise ainsi des concerts de soutien et a lancé une campagne de financement participatif qui est un succès avec 10 000 euros récoltés.
Savoir se vendre comme les Basques, les Corses ou les Catalans
Si l’asso venait à disparaître, personne ne serait en mesure de reprendre le flambeau. « Nous sommes conventionnés par l’Éducation nationale. Six professeurs dispensent 103 heures et demie de cours d’occitan dans les écoles et 11 cours en présentiel et en ligne, résume Gaëlle Lemasquerier, prof d’occitan au sein de l’asso. C’est paradoxal de constater nos difficultés quand on sait que la demande est forte. L’occitan se porte bien, très bien même. On a des demandes de nombreuses écoles. Le problème est économique et non pas culturel. Nous cherchions même un septième prof. Si Parlem disparaît, il n’y aurait personne pour assurer nos interventions dans les écoles ».
Aujourd’hui, au-delà des dons, ce que recherchent Gaëlle, Christophe et l’équipe pédagogique de Parlem, c’est à faire connaître l’asso, ses activités et son utilité : « C’est une culture qui est toujours présente autour de nous, dans les mots que nous employons ou sur les façades de nos maisons, rappelle Christophe Dubertrand. Il faut s’y intéresser et la valoriser. Quand on voit ce que font les Catalans, les Basques ou les Corses… il faut s’en inspirer. L’occitan et son folklore peuvent même être des vecteurs économiques ». Amics bigordans, sostenèm aquela associacion e nòstra cultura !